Selon une étude menée par QAPA en 2020, 71 % des Français répondent à leurs e-mails et appels professionnels pendant leurs congés alors même qu’ils sont plus d’un sur deux à avouer être dérangés par ce lien continu avec leur travail. Source de stress et d’épuisement, la surconnexion peut avoir de nombreuses conséquences. Fanny Faugeron, sophrologue et Experte monMARTIN, partage avec nous des astuces pour s’en prémunir.
En lien étroit avec l’essor du numérique, inscrit dans le Code du Travail à l’article L. 2242-17 depuis 2017, le droit à la déconnexion vise à protéger l’équilibre vie personnelle et vie professionnelle des salariés en leur assurant que leurs temps de repos seront respectés, qu’ils ne seront pas contactés par leur employeur et qu’ils n’auront pas à se connecter aux outils numériques dont ils se servent habituellement pour travailler.
Pour garantir le droit à la déconnexion de ses salariés, l’entreprise dispose de plusieurs moyens.
Elle peut par exemple organiser des formations afin de sensibiliser les équipes au droit à la déconnexion, informer sur les dangers de la surconnexion, adopter des outils facilitant la déconnexion, communiquer sur les bonnes pratiques voire même créer une charte de déconnexion main dans la main avec les collaborateurs (envoi d’e-mails de manière différée, désactivation des notifications en dehors des horaires de travail, instauration d’une journée sans e-mail…).
Elle peut également encourager les managers à montrer l’exemple : lorsqu’un responsable a un comportement exemplaire en matière de déconnexion, ses collaborateurs ont bien souvent tendance à l’imiter.
« Je dirais que la première chose à faire c’est de travailler sur l’hygiène informationnelle. Si je me rends compte que je suis trop connecté, il faut que j’observe les outils que j’utilise et mon rapport à eux. Parmi les applications que contiennent mon téléphone et mon ordinateur, y en a-t-il des plus utiles que d’autres ?
Ai-je vraiment besoin d’être notifié à chaque fois que je reçois un nouvel e-mail ? Les notifications peuvent créer un sentiment d’hyper-sollicitation et empêcher la déconnexion. Pour se protéger de ça, il faut donc apprendre à gérer les sollicitations, se donner des horaires et un cadre de travail. C’est à chacun de trouver un équilibre entre les attentes de l’entreprise, le droit à la déconnexion et ses propres besoins ».
« Souvent, on attend la fin de la journée, le week-end ou les vacances pour déconnecter. Alors que la déconnexion, ça peut fonctionner sur des temps très courts. Il est donc important de faire des micro-pauses tout au long de la journée.
Il suffit pour cela de rompre quelques minutes avec ce que l’on est en train de faire et d’en profiter pour se lever, respirer, marcher, aller boire un verre d’eau ou encore écouter un morceau de musique durant quelques minutes ».
« Notre cerveau est souvent dans un mode « émissivité » : cela veut dire qu’il émet constamment des pensées…
De temps en temps, il est bon de lui offrir un temps de respiration pour lui faire du bien : il faut alors passer en mode « réceptivité ».
Se mettre en réceptivité, c’est être dans le présent. C’est prendre quelques instants pour ressentir sa respiration, ses sensations corporelles mais c’est aussi faire des choses en conscience : boire son thé petite gorgée par petite gorgée, en le savourant pleinement, prendre le temps de sentir son parfum, regarder un beau paysage pendant quelques minutes par la fenêtre… ».
« Dans nos vies, on a tendance à tout enchaîner très vite et c’est fatigant car cela nous demande une adaptation permanente.
C’est pour ça qu’il est intéressant de créer symboliquement des temps de transition dans sa journée. Les transports, se déplacer de son bureau à une salle de réunion, la pause déjeuner, éteindre son ordinateur et fermer la porte de son bureau en fin de journée…
Tous ces moments ne doivent pas être négligés car ils représentent des transitions et on peut en profiter pour revenir à soi, lâcher ce que l’on était en train de faire et s’ouvrir, se préparer positivement à ce qui nous attend ensuite ».
Parfois, c’est durant les vacances que la déconnexion s’avère la plus difficile.
Pourtant, il existe aussi des astuces pour déconnecter durant cette période. Outre, certaines des bonnes pratiques partagées par Fanny Faugeron, notre Experte sophrologue, il est possible de mettre toutes les chances de son côté en préparant son départ en congés.
Durant les jours ou semaines qui précèdent, organisez votre travail de manière à pouvoir accomplir les tâches qui vous semblent les plus urgentes et importantes pour une rentrée sereine. Programmez, via votre logiciel de messagerie, un message d’absence indiquant précisément vos dates de congés ainsi que le nom d’une personne de l’équipe à contacter en cas d’urgence.
Enfin, n’oubliez pas de couper toutes les notifications sur les différents outils que vous utilisez pour travailler et de prévoir une journée sans rendez-vous à votre retour de congés, pour limiter le stress de la reprise.
Maintenant que vous connaissez des astuces pour favoriser la déconnexion, il ne vous reste plus qu’à les transformer en habitudes.
À chaque fois que vous adoptez l’une d’entre elles, n’oubliez pas de vous féliciter de prendre ainsi soin de vous ! 😊
