Si le télétravail peut présenter de nombreux avantages pour les organisations qui l’autorisent et les salariés qui le pratiquent, il n’est pas sans danger pour autant. Découvrez quelles sont les recommandations de la FIRPS pour prévenir les risques psychosociaux associés au télétravail et préserver ainsi la santé de vos collaborateurs.
La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a contraint de nombreux salariés à expérimenter le télétravail. Aujourd’hui, bon nombre d’entre eux semblent y avoir pris goût. En effet, dans le cadre du baromètre « Télétravail et Organisations hybrides 2022 » de Malakoff Humanis, près d’un salarié sur deux déclarait vouloir travailler en mode hybride. Du côté des dirigeants, 84 % affirmaient vouloir déployer le télétravail au sein de leur entreprise pour répondre en premier lieu à une demande sociale mais aussi pour améliorer la productivité des salariés, renouveler les pratiques managériales, attirer et fidéliser les talents et, enfin, diminuer l’absentéisme.
Cet engouement autour du télétravail a même contribué à en
faire un argument de recrutement. En septembre 2021, près de la moitié des
cadres estimait ainsi que la possibilité de télétravailler était une condition
sine qua non dans une perspective de changement d’entreprise.
38 %
des salariés du secteur privé pratiquaient le télétravail fin 2021.
43 %
des managers estiment que le télétravail a complexifié leur posture.
64 %
des personnes en télétravail se disaient en surconnexion en 2021.
Si les salariés souhaitant travailler en mode hybride pointent du doigt la flexibilité qu’offre cette organisation (86 %), la diminution de la fatigue (85 %), l’amélioration du bien-être et de la santé (82 %) et une plus grande efficacité (80 %), la pratique du télétravail est toutefois associée à certains risques psychosociaux.
En effet, le travail à domicile favorise la disparition de
la frontière entre la vie personnelle et la vie professionnelle. Troubles de la
concentration, épuisement mental, repli sur soi, stress, irritabilité,
sédentarité, addictions, prise de poids et, à terme, burn-out ou dépression
peuvent être les conséquences d’une hyperconnexion, rappelle la Fédération des
Intervenants en Risques Psychosociaux (FIRPS) dans son guide
« Télétravail : de nouveaux risques, une prévention à adapter »
publié en septembre 2022. Par ailleurs, elle souligne que « les outils
et plateformes de travail à distance peuvent créer un sentiment de surcharge
informationnelle qui nuit à la concentration, à la créativité et peut avoir un
impact significatif sur la productivité ». En 2021, 64 % des personnes
en télétravail interrogées par l’Anact se disaient ainsi en surconnexion.
Les managers ne sont pas en reste. Le travail
à distance a augmenté le temps qu’ils consacrent à la plupart de leurs
activités et, selon le baromètre de Malakoff Humanis, 43 % d’entre
eux estiment que cela a complexifié leur posture.
Face à ces risques, il semble ainsi essentiel de mettre en place une politique de prévention adaptée. Dans son guide, la FIRPS liste un certain nombre de bonnes pratiques à destination des entreprises.
Ne pas imposer le télétravail
Tout d’abord, elle recommande d’opter pour le télétravail uniquement lorsque le salarié et l’employeur y sont tous les deux favorables. Par ailleurs, elle insiste sur le fait qu’un collaborateur doit pouvoir mettre un terme à ce mode d’organisation s’il en ressent le besoin, sans avoir à se justifier.
Informer et accompagner les salariés
S’ils ne voient souvent que des avantages au télétravail, les salariés doivent tout de même être informés des risques qui y sont associés. Il peut d’ailleurs être pertinent de leur communiquer les dispositifs de soutien existants, tel qu’un numéro vert par exemple.
Enfin, il apparaît essentiel de les accompagner en mettant à leur disposition tous les outils dont ils ont besoin pour communiquer efficacement et en les encourageant à partager leurs bonnes pratiques organisationnelles avec leurs collègues.
Le rôle-clé des managers
Une relation de confiance entre manager et télétravailleur est indispensable pour éviter toute forme de contrôles intrusifs et le sentiment de défiance qui pourrait y être associé. Pour cela, les managers doivent être formés. En 2021, seulement 13 % des PME et 21 % des ETI autorisant le télétravail proposaient des formations au management à distance. Pourtant, environ un tiers des managers souhaitait apprendre à développer l’autonomie des salariés, optimiser la communication et fédérer une équipe à distance.
Un suivi essentiel
De quelle manière le télétravail impacte-t-il l’organisation et les conditions de travail au sein de l’entreprise ? Telle est la question qu’il faut se poser régulièrement pour réaliser un suivi efficace et effectuer les ajustements qui s’imposent. Par ailleurs, il peut être intéressant d’inviter le sujet du travail à distance au sein des entretiens annuels afin de pouvoir identifier les salariés en souffrance.
L’importance du présentiel
Les temps de travail en présentiel sont l’occasion de favoriser les échanges informels entre les salariés, de renforcer le sentiment d’appartenance et de développer la culture de l’entreprise. Ils sont également particulièrement importants lors de l’intégration de nouveaux talents. Ces moments privilégiés ne doivent donc pas être négligés.
Il existe évidemment d’autres risques associés au télétravail : l’aménagement inadapté d’un poste de travail peut être à l’origine de troubles musculo-squelettiques (TMS) et de fatigue visuelle alors que la sédentarité, quant à elle, représente une menace importante pour la santé physique des télétravailleurs. C’est pour répondre efficacement à l’ensemble de ces problématiques que monMARTIN a développé des programmes de prévention santé reposant sur une approche globale et s’articulant autour de trois univers : le nutritionnel, l’émotionnel et le corporel.
